Négociation « transitions » : « nous ne repartons pas de rien » (Pierre Burban U2P)
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On pouvait s'attendre à un lancement très rapide de la nouvelle négociation sur les transitions professionnelles, suite à son annonce par la ministre Astrid Panosyan-Bouvet devant l'Association des journalistes de l'information sociale. Mercredi soir, les partenaires sociaux étaient pourtant toujours dans l'attente du courrier du ministère. Et la forme que prendra son invitation à négocier reste en suspens : nouveau document d'orientation ou de cadrage, ou encore reprise des éléments du document qui avait initié la négociation « Pacte de la vie au travail » ? « Nous n'attendons pas un document qui cadre trop les discussions », espère pour sa part Yvan Ricordeau, secrétaire général adjoint du syndicat CFDT en charge de la formation professionnelle et des retraites.
Les négociations précédentes comme base de travail
Pour Pierre Burban, secrétaire général de l'organisation patronale U2P, une chose est sûre : ces discussions devront tenir compte de l'accord du 23 avril 2024, signé avec une majorité des syndicats, qui porte la création d'un nouveau dispositif de reconversion. « Très clairement, nous ne repartons pas de rien. Nous, nous considérons que nous avons déjà rempli une partie de la mission », indique-t-il. Pour Yvan Ricordeau, la négociation « Pacte de la vie au travail », malgré son échec, devra être un autre point de départ. « Elle présentait pour la CFDT le côté intéressant de traiter des transitions dans le cadre des parcours professionnels. L'enjeu serait de réunir les deux : un dispositif plus lisible pour les salariés et les entreprises et la prise en compte des parcours », explique celui-ci.
Des lignes rouges à ne pas franchir
Toute la difficulté résidera cependant dans le fait de trouver un terrain d'entente avec la CPME et le Medef, et de ne pas renouveler les écueils précédents. « Sur le document patronal de démarrage [de la négociation « Pacte de la vie au travail »], à chaque fois que l'on faisait une reconversion on devait passer par la case chômage. Si on repart de ce principe on n'y arrivera pas », reconnait Pierre Burban. Préserver le projet de transition professionnelle (PTP) sera également une condition de réussite importante de la négociation. Yvan Ricordeau et Pierre Burban ne s'interdisent néanmoins pas de réfléchir à une meilleure coordination du dispositif au niveau national, qui pourrait passer par une évolution du rôle de Certif Pro. « Mais il faut qu'il y ait bien un dispositif de reconversion à l'initiative du salarié. Il faut respecter cette double entrée [une reconversion à l'initiative du salarié ou de l'entreprise], ce qui suppose qu'on se situe forcément à un niveau interprofessionnel et national », ajoute Yvan Ricordeau.
Une ambition de la réforme qui reste à trouver
La négociation n'ayant pas encore débuté, il est difficile d'évoquer les mesures concrètes qui pourront y être discutées. Restent les grands objectifs portés par chacun. La CFDT entend pour sa part « à la fois renforcer le droit et simplifier les dispositifs tels qu'ils existent aujourd'hui », indique Yvan Ricordeau. Par ailleurs, « si on veut être ambitieux, il faudra mettre plus de moyens sur les reconversions », ajoute-t-il. Un point sur lequel Pierre Burban se veut plus modeste, sinon réaliste. « Nous sommes dans un contexte budgétaire contraint. L'objectif est de faire plus et de faire mieux avec ce que l'on a », expose le secrétaire général de l'U2P. « Mais ce n'est pas impossible, si déjà on développe la VAE », complète-t-il.
Source : centre inffo - 11 04 2025
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