Lutter contre le décrochage des jeunes en lycée professionnel
- Administrateur
- 7 juil. 2023
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Réforme du lycée professionnel et décrochage scolaire étaient au programme des États généraux de l’alternance, mercredi 5 juillet à Lille.
« Faire du lycée professionnel un choix d’avenir pour nos jeunes » : Éric Garnier, conseiller technique Enseignement professionnel auprès de la ministre déléguée en charge de l’enseignement et de la formation professionnels, a détaillé cette priorité gouvernementale lors des États généraux de l’alternance, organisés par le groupe AEF.
Cette volonté est également partagée par la Région Hauts-de-France, son Président Xavier Bertrand: « la nation a besoin des lycéens professionnels ». Or, les Hauts-de-France en comptent un nombre substantiel, comme l’a rappelé Sophie Dubois. Il faut donc trouver les moyens de les remplir et d’empêcher les jeunes de décrocher.
Un tiers d’abandons
Un tiers des jeunes en lycée professionnel abandonne avant l’obtention d’un diplôme. « Sur 100 jeunes entrant en lycée professionnel, 33 lycéens quittent leur établissement sans diplôme et 12 décrochent lorsqu’ils s’engagent dans des études supérieures », rappelle Éric Garnier. Les quatre intervenants présents lors de la table ronde consacrée au sujet s’accordent à dire qu’il faut fortement réduire cette proportion. Pour y parvenir, ils souhaitent tous valoriser la complémentarité entre parcours scolaire et alternance. Certains établissements comme le lycée professionnel hôtelier de Lille, le font déjà, son proviseur, Bertrand-Lucien Derquenne met en avant « les plateaux techniques sur lesquels les élèves, les apprentis et même les adultes travaillent ensemble ». C’est donc possible mais cela demande de l’adaptation, des aménagements des emplois du temps et plus de cadre à la fois pour les jeunes et pour les équipes qui les entourent. Patricia Navarro, directrice développement réseau au sein du CFA Cerfal est convaincue de l’intérêt pour les élèves. « Les études montrent qu’il faut avoir plus d’apprentis dans les classes au moins quatre ou cinq », indique-t-elle, tout en rappelant que cette mixité n’est pas toujours facile à mettre en place. Patricia Navarro compte sur la réforme du lycée professionnel pour faciliter sa mise en oeuvre.
Adaptation au profil des élèves
Pour y parvenir, les intervenants défendent une plus grande adaptation au profil des élèves. Ainsi, la réforme propose la mise en place d’une année de terminale sur mesure qui permettra aux jeunes qui souhaitent travailler après leur bac d’avoir une durée de stage augmentée de 50 % et pour ceux qui veulent poursuivre leurs études d’avoir quatre semaines intensives de cours généraux. Toujours dans l’optique de favoriser la réussite des lycéens professionnels post Bac, Éric Garnier a annoncé le développement des mentions complémentaires en un an. « Aujourd’hui, 4500 élèves sont concernés, nous souhaitons arriver à 20 000. » Encore une fois, la mixité des parcours et profils est au coeur de cette proposition. Dernier dispositif plébiscité pour sécuriser le parcours des jeunes lors de la table ronde : la création « d’ambition emploi » qui proposera à des jeunes de conserver jusqu’au 31 décembre leur statut d’élève et donc de pouvoir bénéficier de stages, formations courtes, etc. Tout ce qui leur permettra de consolider leur projet professionnel.
Source : Centre Inffo - 07 07 2023
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