Les recettes d’Uniformation pour développer l’alternance et sécuriser les parcours

L’alternance a le vent en poupe dans le champ de la cohésion sociale. Selon le bilan dressé par l’opérateur de compétences Uniformation, 14 003 contrats d’apprentissage ont été signés en 2021 contre 3 333 en 2019, soit une augmentation de 320 % en deux ans. Et les contrats de professionnalisation qui avaient chuté entre 2019 et 2020 repartent à la hausse : 3 048 en 2021 contre 2 622 en 2020 soit une croissance de 29 %. Plusieurs facteurs expliquent ces bons résultats. Comme dans d’autres secteurs, les transformations du cadre réglementaire de l’apprentissage issues de la réforme de 2018 et les aides à l’embauche instaurées pendant la crise sanitaire ont contribué à cette dynamique. Mais si une telle croissance a pu être enregistrée, c’est aussi grâce à « la mobilisation des branches professionnelles et des équipes d’Uniformation », souligne Catherine Gatti, la présidente de l’opérateur de compétences.

Des outils pour accompagner les employeurs

Dans le secteur de la cohésion sociale qui compte de nombreuses petites structures dont des associations, l’appui de l’opérateur de compétences a été décisif. Sur le terrain, Uniformation a multiplié les initiatives pour informer et accompagner ses adhérents : campagne de communication, réunions d’information, partenariat avec les prescripteurs (Pôle emploi, Missions locales, etc.) et autres parties prenantes comme les Régions, outil d’aides au recrutement, actions de promotion des métiers…

Proximité et innovation

Pour accompagner les employeurs et notamment ceux qui n’avaient pas l’habitude de recruter des alternants, Uniformation a joué la carte de la proximité et de l’innovation. « L’alternance a été au cœur des interventions des équipes de nos délégations régionales que ce soit lors de réunions collectives ou à l’occasion des sollicitations individuelles de nos adhérents », illustre Olivier Phelip, directeur général d’Uniformation. A ce travail de sensibilisation s’est ajouté le déploiement d’outils destinés à faciliter le passage à l’acte. Uniformation a par exemple élaboré un comparateur permettant aux employeurs d’évaluer, en fonction de leur branche professionnelle et de leur profil, le coût d’un recrutement en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation. Les structures qui utilisent cet outil sont systématiquement contactées par un conseiller pour évaluer leurs besoins et mettre en place l’accompagnement nécessaire.

Une offre de formation plus riche

En parallèle, l’offre de formation s’est étoffée sous l’impulsion des branches professionnelles et des employeurs. « Dans des secteurs qui avaient déjà une culture de l’alternance telles que l’animation ou la mutualité, de nouveaux CFA ont vu le jour et les réseaux d’UFA (unités de formation par apprentissage) ont été renforcés », souligne David Cluzeau, vice-président de l’opérateur de compétences. Une formation de technicien de l’intervention sociale et familiale en apprentissage a par exemple été créée en Normandie. Afin de permettre aux employeurs et aux jeunes de s’orienter dans cette offre en pleine évolution et de trouver un établissement proche de chez eux, Uniformation a mis en place un outil en ligne qui recense toutes les formations en alternance.

Agir sur la qualité de l’accueil des alternants

Uniformation a aussi mis l’accent sur la sécurisation des parcours des alternants « Un des enjeux vis-à-vis des employeurs qui n’ont jamais eu recours à l’alternance par le passé est de les sensibiliser à l’intégration des jeunes sur le plan des ressources humaines et à l’importance du rôle des tuteurs et des maîtres d’apprentissage », explique David Cluzeau. Des parcours de formation sont ainsi proposés aux personnes qui encadrent les alternants. Ce travail d’accompagnement porte ses fruits. Dans le périmètre d’Uniformation, « le taux de rupture de contrats en alternance est de 4 %, très en deçà de ce qui peut être observé dans d’autres secteurs », souligne Olivier Phelip. Et à l’issue de leur contrat, « 75 % des alternants trouvent un emploi dans le même secteur que celui de leur entreprise d’accueil », ajoute Catherine Gatti.

Une étude pour identifier les freins

Malgré ces bons résultats, il reste encore des freins à lever pour conforter le développement de l’alternance. Pour les identifier, Uniformation mène en ce moment une enquête auprès des employeurs n’ayant pas encore recours à l’alternance. Dans certains cas, ce sont les conditions d’exercice du métier qui s’avèrent difficilement compatibles avec cette modalité de formation. C’est le cas dans le secteur de l’aide à domicile par exemple où les professionnels interviennent en solo chez des personnes souvent fragilisées. Mais des solutions émergent. Dans les Hauts-de-France, la branche et des organismes de formation ont lancé une expérimentation pour adapter les parcours à ces problématiques d’accompagnement des alternants en intégrant notamment un tutorat intensif en début de cursus.

Source : centre Inffo - 20 06 2022