Les compétences, vues d'entreprises socialement responsables
- Administrateur
- 19 mars
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Toujours à la recherche de « langages communs pour décrire les compétences », Jacques Faubert, président l'Association pour l'accompagnement et le développement des compétences (AdevComp), explorait le créneau des entreprises socialement responsables lors d'un webinaire organisé le 13 mars. Témoignaient notamment deux praticiens. Soucieux de répondre à des besoins non-traités des entreprises (difficultés de recrutement, indicateurs extra-financiers) mais aussi de « changer leurs modalités de recrutement », Marc Deman a créé Dynatos Design. Sa société propose des applications de recrutement « qui ne cherchent surtout pas les compétences des candidats ». L'une des applications, baptisée Aerowork, met en relation les multiples entreprises des aéroports parisiens et des personnes en recherche d'emploi habitant les alentours. Les premières cherchent mais ne trouvent pas de candidats, les secondes ne postulent pas dans ces entreprises « parce qu'elles ne les connaissent pas ou pensent que ce n'est pas pour elles », explique Marc Deman.
Évaluation contextuelle des compétences
Pour que les recruteurs sachent quand même qui est ce candidat qui ne dit pas ses compétences, ce dernier remplit un « questionnaire de personnalité sur la vie courante, comme par exemple sa recette de cuisine favorite ». C'est ce que Marc Deman appelle « l'évaluation contextuelle des compétences ». Ceci fait, le candidat postule via son téléphone. Aux dires de Marc Deman, cela fonctionne. Depuis un an et demi que l'application existe, 900 personnes ont été recrutées, dont 80% de chômeurs et 70% issues des quartiers prioritaires des villes voisines.
Dynatos Design vient également de lancer une application pour les candidats handicapés. Avec Mazzi, il s'agit cette fois de « faire matcher une personne avec un environnement de travail : le type de management, le stress absorbable », décrit Marc Deman. Il a en effet remarqué que « les offres d'emploi de l'Agefiph ne donnent pas d'information sur l'environnement de travail et que pour cette raison, les personnes handicapées postulent moins ». Avec Mazzi, un candidat pourra par exemple savoir la « distance entre les bureaux et la salle de réunion », illustre-t-il. Comme argument de vente, Dynatos Design met en avant la réduction des taxes Agefiph. Formé dans une école de commerce, son fondateur assume parfaitement un fonctionnement de concert entre le « business » et la responsabilité sociale.
Vente en langage des signes
Hélène Verhille témoigne pour sa part de son expérience de responsable inclusion-diversité chez Boulanger. Un aspect de son parcours concerne à proprement parler le langage, en l'occurrence celui des signes. L'entreprise de distribution de matériel d'électroménager (10 000 salariés, 220 magasins) a en effet formé un salarié par magasin au langage des signes « afin de parler avec les clients et éventuellement de les recruter » comme salariés. Boulanger a même créé une formation certifiante de vente avec le langage des signes. Là encore il s'agissait de « créer du business car de plus en plus de personnes sourdes fréquentent nos magasins », déclare Hélène Verhille.
Source : Centre Inffo - 18 03 2025
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