La filière des réseaux électriques veut restructurer l'offre de formation

Dans une étude Emplois et compétences, rendue publique récemment, entreprises et syndicats de la filière estiment à 43 000 le nombre de recrutements nécessaires d'ici à 2030 pour assurer la transition énergétique. Face à ces tensions, en particulier sur leurs métiers cœur, les acteurs économiques du secteur veulent mobiliser les organismes de formation. Ils recommandent une augmentation des volumes de personnes accueillies à tous les âges, des spécialisations des cursus, un travail pour favoriser la féminisation.

Opérateur régleur usineur, chef de chantier, chargé de projets électriques, technicien de maintenance technique et industrielle, technicien d'affaires… A tous les niveaux de qualification, et en particulier sur ses métiers cœur, la filière des réseaux électrique rencontre d'impressionnants besoins en compétences.

Une étude emplois et compétences chiffre précisément ces recrutements à 43 000 d'ici 2030, soit 7 000 par an, pour à la fois monter en effectifs et compenser les départs naturels. Ce document a été piloté par Enedis, en association avec nombre d'autres acteurs du secteur. Des entreprises, comme RTE, ou des collectifs (FNTP, SERCE, Sycabel…). Elle a été financée au travers d'un appel à manifestation d'intérêt de France 2030.

Développer des spécialisations

Transport et distribution de l'électricité, développement des usages de cette énergie, maintenance des circuits. L'ensemble des domaines d'activité de ces acteurs économiques se trouve en tension de main-d'œuvre. Ce qui les conduit à formuler des recommandations en matière de formation.

Lancé en 2023, le programme des écoles des réseaux pour la transition énergétique rassemble déjà 150 lycées qui proposent bac pro et BTS en lien avec ces métiers. Mais l'étude invite à démultiplier encore les capacités d'accueil au sein de ces formations. Autre recommandation : accroître les spécialisations et diversifier les métiers proposés.

Favoriser les reconversions

En matière de formation continue, l'étude considère que les personnes en reconversion constituent un important vivier. A condition de créer des certificats, lorsque les formations n'existent pas pour un métier ou une compétence donnés. Là aussi développer des spécialisations semble capital. Sans oublier le déploiement de cursus de mises à niveau pour les personnes éloignées de la filière.

Renforcer l'attractivité

Ils souhaitent voir aussi la question de l'orientation travaillée. Pour développer la féminisation de ces métiers, mais aussi avec l'idée de renforcer leur collaboration avec les organismes prescripteurs, comme France Travail ou les écoles de la 2e chance.

Les auteurs s'interrogent, enfin, sur la pertinence de créer un CFA des métiers des réseaux, pour mutualiser l'ingénierie pédagogique et la formation des formateurs.

Les besoins en recrutement concernent l'ensemble du territoire national, mais la Normandie, l'Ile-de-France, la Nouvelle-Aquitaine et l'Occitanie sont particulièrement tendues. Détaillée, cette étude offre un ciblage métier par métier et région par région, qui en fait un outil pragmatique à destination des organismes de formation désireux de s'en saisir.

Source : Centre Inffo - 15 04 2025