IA : le Cese exhorte à investir dans la formation des actifs
- Administrateur
- 5 févr.
- 2 min de lecture
Alors que le 10 février verra se tenir en parallèle le Sommet international de l'intelligence artificielle organisé par la présidence de la République et son contre-sommet organisé par le philosophe Éric Sadin en partenariat avec le syndicat national des journalistes (SNJ) [ 1 ], pourquoi ne pas s'intéresser à l'analyse de controverses "IA, travail et emploi" publiée par le Conseil économique, social et environnemental ?À partir d'une méthode examinant les arguments "pour et contre" l'impact de l'IA sur les conditions de travail et l'emploi, l'étude explore les risques et opportunités liés à l'IA, notamment en termes de formation, de partage de la valeur et d'acceptabilité sociale.
Déficit de compétences
Pour le Cese, le déficit de compétences à tous les niveaux de responsabilité est aujourd'hui un obstacle majeur à l'adoption de l'IA par les entreprises. Le rôle de la formation interne est souligné, avec la conviction que « l'acquisition de connaissances en situation d'usage peut seule permettre l'appropriation de l'outil et le développement de la confiance quant à son utilisation. » Si l'investissement dans la formation des actifs est jugé indispensable, il apparait également nécessaire de mobiliser la formation initiale et d'actualiser les référentiels métiers. Difficulté supplémentaire, « l'implantation rapide des outils induit une acquisition de compétences qui ne sont pas encore ou mal reconnues. » Ceci, d'autant plus que l'avis souligne un « paradoxe de la formation » : il faut à la fois former les salariés à l'usage de l'IA et leur demander de contribuer à « l'adaptation-formation » de ces systèmes, alors même que « les compétences mobilisées pour former l'IA seraient aujourd'hui peu visibles et très faiblement reconnues. »
Accompagner les reconversions
Le Cese insiste également, une véritable sécurisation des parcours professionnels face au renouvellement des compétences et des métiers suppose de renforcer les « programmes de reconversion inter et intra branches mais aussi entre bassins d'emploi », sans négliger les formations de longue durée.
Revalorisation des compétences humaines
Pour autant, l'analyse de controverses souligne aussi l'effet positif sur la formation d'une « montée en compétences générale » grâce à l'IA et au « développement de nouveaux outils facilitant les actions de formation. » Si la crainte d'un remplacement de l'humain par la technologie est évoqué, l'avis espère aussi une « meilleure reconnaissance des compétences relationnelles et créatives, proprement humaines. » L'IA pourrait aussi réduire les inégalités en permettant aux moins qualifiés et aux personnes en situation de handicap de bénéficier d'un « rattrapage en matière de compétences. »
À noter enfin que l'étude souligne l'importance du dialogue social pour une intégration réussie de l'IA dans le monde du travail.
Analyse de controverses - Intelligence artificielle, emploi et travail. Conseil économique, social et environnemental, saisine d'initiative traitée par la Commission Travail et emploi, Jean-Marie Truffat (rapporteur), janvier 2025 :
lecese.fr/travaux-publies/analyse-de-controverses-intelligence-artificielle-emploi-et-travail
Source : Centre Inffo - 04 02 2025
Comments