GSE: « Nous nous appuyons sur les partenaires régionaux pour former » (Merck)

Le groupe pharmaceutique Merck implante une nouvelle unité de production sur son site de Molsheim (Bas-Rhin), pour 130 millions d’euros. L’investissement, annoncé début septembre, s’accompagne d’un plan de recrutement et de formation de 800 personnes, que détaille Romina Marcovici, directrice des opérations industrielles du site.

Centre Inffo. Le site de production de Molsheim, qui emploie 2 300 salariés, va accueillir 800 personnes de plus. Comment s’organise le recrutement ? Romina Marcovici. Environ 80 % des recrutements porteront sur des opérateurs de production. Pour les trouver, nous nous appuyons sur Pôle Emploi. Les candidats sont reçus sans CV et sont testés sur leur habileté. Nous avons aussi un partenariat avec l’Agefiph pour recruter des personnes en situation de handicap. Lors du précédent investissement [ 1 ], nous avons recruté 350 personnes, accueillies au rythme de dix nouveaux salariés par semaine. Nous allons reprendre ce processus d’intégration progressive et les former. CI. Pouvez-vous nous détailler le processus de sélection et de formation ? RM. Nous travaillons avec Pôle Emploi Grand Est et Pôle Emploi Molsheim. L’agence sélectionne des demandeurs d’emploi et nous leur envoyons les candidatures que nous recevons directement pour qu’ils puissent centraliser le processus. Les équipes ont développé un parcours de test qui s’inspire de nos situations de production. Ceux qui le réussissent sont reçus en entretien de motivation, et Pôle Emploi crée des promotions de dix à douze personnes, qui partent d’abord se former pendant deux semaines. Elles suivent un cursus théorique sur la connaissance de l’industrie pharmaceutique, la culture des entreprises, les exigences du secteur. CI. Pourquoi est-il important de sensibiliser les candidats aux spécificités de l’industrie pharmaceutique ? RM. L’industrie pharmaceutique ne comporte pas uniquement des tâches de production et d’assemblage. Les futurs salariés doivent être à l’aise avec l’écriture car il y a beaucoup de documents à remplir en raison des exigences de traçabilité. Ils doivent être polyvalents car la production est une partie automatisée, et en partie manuelle. Il y a aussi des contraintes vestimentaires, il faut porter une blouse, des gants, des masques dans certaines salles, le maquillage ou les bijoux ne sont pas autorisés. La formation sert à sensibiliser les candidats à tous ces aspects avant qu’ils n’entrent dans l’entreprise. Elle a été montée en partenariat entre l’université de Strasbourg et les industries pharmaceutiques régionales rassemblées au sein du pôle de compétitivité BioValley et se déroule dans une usine-école située à Illkirch, près de Strasbourg. CI. Comment formez-vous les opérateurs une fois qu’ils sont recrutés ? RM. Ils suivent un parcours de formation interne, jusqu’à six mois sur le poste de travail pour le cursus le plus long, pour maîtriser notre diversité de produits. Nous avons dans l’entreprise des salariés référents, que nous appelons « relais formation » qui forment les recrues et pour qui nous sommes en train de consolider un parcours diplômant. Nous avons déjà mis en place il y a quelques années un cursus diplômant pour les opérateurs sur le pilotage de lignes de production, pour qu’ils obtiennent le certificat de qualification paritaire de la métallurgie, CQPM, « Animateur d’équipe autonome de production ». Nous avons élaboré ce parcours avec la Maison de l’emploi et de la formation de Molsheim. Nous nous appuyons en effet sur les partenaires régionaux pour réussir le recrutement et la formation.

Source : Centre Inffo - 21 10 2022