GLE : Circa gèle son projet de bioraffinerie à Carling Saint-Avold
- Administrateur
- 18 nov. 2024
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La société norvégienne Circa a été placée en liquidation judiciaire en octobre dernier entraînant la suspension de son projet d’usine de production de solvants verts sur la plateforme de Carling-Saint-Avold (Moselle). La filiale française espère relancer le programme, mais doit mobiliser pour ce faire 55 millions d’euros en deux mois et demi.
Les mauvaises nouvelles s’enchaînent pour la plateforme pétrochimique Chemesis de Carling-Saint-Avold, en Moselle. Après la liquidation de Metex en juillet dernier et la reprise de sa bioraffinerie flambant neuve par le Belge Maash, et après l’annonce ce 12 novembre de la suspension du projet d’usine de recyclage chimique des plastiques "Parkes", c’est au tour de Circa de prononcer le gel de son projet d’unité de production de solvants verts.
La société norvégienne, cotée à la Bourse d’Oslo, a été placée en liquidation judiciaire en octobre dernier. Ses dirigeants expliquent dans un communiqué n’avoir "pas réussi à attirer des capitaux propres ou d’autres financements pour poursuivre [leurs] opérations" et estiment que "les marchés ont changé et la bioproduction est beaucoup moins demandée en tant qu’investissement qu’au moment de la cotation."
Reclassement de salariés de la centrale Émile Huchet
Circa, la jeune pousse de 20 salariés (1,7 million d’euros de CA en 2023) prévoyait de produire des solvants renouvelables à partir de résidus forestiers sur l’emprise de la centrale thermique au charbon Émile Huchet. Sur ses 50 emplois prévus, la moitié devait provenir de reclassements de salariés de la centrale exploitée par GazelEnergie. Le Norvégien avait besoin de mobiliser 73 millions d’euros pour construire une usine capable de synthétiser 1 200 tonnes par an de solvant pour les industries pharmaceutiques, cosmétique, agroalimentaire et manufacturière. Il était parvenu à obtenir 20,2 millions d’euros d’aides auprès du programme européen "Bio-based industry", de la Communauté d’agglomération Saint-Avold Synergie, de la région Grand Est et de l’État au travers du volet relocalisation du Plan de relance et du Fonds charbon.
Une enveloppe de 40 millions d’euros consommée
Depuis le démarrage du projet baptisé "Resolute" en 2021, une enveloppe de 40 millions d’euros a d’ores et déjà été consommée, dont 8,1 millions d’euros d’aides. David-Alexandre Leduc, porte-parole de la filiale française Circa sustainable chemicals France (CSC France), estime cependant que la liquidation de la maison-mère constitue "un mal pour un bien". Il juge que l’introduction en Bourse de Circa il y a trois ans "a desservi le projet Resolute" et que la présence du papetier norvégien Norske Skog à hauteur de 26 % du capital "a fait passer à tort notre société pour un grand groupe". La filiale immatriculée à Nancy pourrait bénéficier de programmes d’accompagnement de l’État français à destination de start-up, de PME industrielles, etc.
Autorisation d’exploitation attendue fin novembre
CSC France espère mobiliser 55 millions d’euros d’ici janvier 2025 en prise de participation et prêts bancaires, afin d’engager le démarrage de la bioraffinerie et assurer son fonctionnement jusqu’en 2028.
"La banque publique d’investissement Bpifrance accepterait de nous accompagner sur la dette à condition que nous trouvions un investisseur qui nous accompagne en fonds propres", détaille David-Alexandre Leduc. Le partenariat commercial noué récemment avec le groupe pharmaceutique MSD, tout comme l’autorisation d’exploitation dont la délivrance est attendue fin novembre, suffiront-ils à convaincre ?
Source : Journal des entreprises - 15 11 2024
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