Carole Grandjean lance une concertation sur les lycées professionnels
- Administrateur
- 27 oct. 2022
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Les quatre groupes de travail installés vendredi 21 octobre par la ministre déléguée à l’enseignement et à la formation professionnels, Carole Grandjean, ont pour mission de lancer des réflexions sur le lycée professionnel et de proposer des pistes de réforme. Le développement de l’apprentissage au sein des lycées professionnels fait partie des sujets qui seront abordés.
Lutter contre le décrochage, améliorer l’insertion professionnelle, sécuriser les poursuites d’études et donner des marges de manœuvre aux établissements tout en conservant le caractère national des diplômes : ces sujets sont à l’ordre du jour des quatre groupes de travail chargés de plancher sur la réforme du lycée professionnel. Lancée vendredi 21 octobre par Carole Grandjean, ministre déléguée à l’enseignement et à la formation professionnels, cette phase de concertation, qui se déroule jusqu’à mi-décembre, vise à faire émerger des propositions pour bâtir « le lycée professionnel de demain ».
La réforme n’est pas encore écrite
Car à ce stade, « rien n’est écrit » assure l’entourage de la ministre. Ce n’est qu’à partir des conclusions de ces groupes de travail que sera engagée le vaste chantier de transformation de la voie professionnelle annoncée par Emmanuel Macron. « Il n’y aura pas de big bang en septembre 2023 », la réforme sera mise en œuvre « très progressivement », « avec tous les acteurs ». Des propos qui visent à apaiser les craintes des enseignants, qui depuis plusieurs semaines font part de leur opposition au projet du gouvernement.
Revaloriser la voie professionnelle
Les groupes de travail qui réuniront chacun une quarantaine de personnes (organisations syndicales, représentants des Régions, fédérations de parents d’élèves, organisations représentatives au niveau national et interprofessionnel, inspecteurs, etc.) ont pour mission d’évoquer tous les sujets « sans tabou » avec pour objectif de revaloriser la voie professionnelle et de sécuriser le parcours des lycéens. Carole Grandjean, l’a rappelé le 18 octobre devant les députés, « un élève sur deux ne réussit pas à s’insérer dans l’emploi après son diplôme » et « deux tiers des décrocheurs sont issus de la voie professionnelle ».
Adapter les formations
L’augmentation de la durée des périodes de stages et l’adaptation de la carte des formations aux enjeux économiques, qui focalisent la grogne des enseignants font partie des nombreux sujets qui seront mis sur la table. Les groupes de travail plancheront aussi sur l’accompagnement des élèves, la pédagogie ou encore la formation continue des enseignants. Le développement de l’apprentissage sera aussi à l’ordre du jour. Les lycées professionnels dont les effectifs dépassent les 620 000 élèves accueillent aujourd’hui un peu plus de 63 000 apprentis.
Développer l’apprentissage
Le gouvernement souhaite aller plus loin en encourageant la mixité des publics et en permettant à des jeunes de se former sous statut scolaire pendant la première année, par exemple, et de poursuivre leur parcours en apprentissage. Ce volet de la réforme suscite des interrogations du côté des CFA qui y voient un risque de concurrence et de déstabilisation de leur activité au niveau bac et infra-bac. Sur ce point aussi le ministère de l’enseignement et de la formation professionnels se veut rassurant. L’objectif est « de permettre à l’élève de choisir le parcours qui lui convient le mieux ». « Il y a un travail partenarial à mener en lien avec les conseils régionaux pour développer les complémentarités entre les deux voies. » Les acteurs de l’apprentissage, sont d’ailleurs invités à participer à la concertation à travers des auditions qui auront lieu parallèlement aux groupes de travail. La Fnadir, la fédération nationale des directeurs de CFA, qui a été reçue au cabinet de Carole Grandjean récemment, va faire part de ses positions et propositions par écrit.
Une concertation qui s’ouvre dans un climat tendu
Le coup d’envoi de la réforme est donné. Reste à convaincre les acteurs concernés, en particulier les enseignants. Plusieurs de leurs organisations syndicales (SNETAA-FO, SNUEP-FSU et CGT Educ’action) ont refusé de participer aux travaux. Et un nouvel appel à la grève, pour la journée du 17 novembre, après celle du 18 octobre, a été lancé par sept organisations (CGT, CNT, FO, FSU, Snalc, Sud Education, Unsa) pour exiger le retrait du projet de réforme.
Source : centre Inffo - 24 10 2022
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